14 février 2017 : mobilisation contre l’exploitation sexuelle des femmes et des filles

14 février 2017, jour de la Saint-Valentin(e) ? Plutôt journée de mobilisation féministe contre l’exploitation sexuelle !

Osez le Féminisme relaie la campagne coordonnée par le Lobby Européen des Femmes « One Billion Rising against sexual exploitation of women and girls », à laquelle participent également les réseaux abolitionnistes de l‘Appel de Bruxelles (Brussels’ Call) et du réseau européen des jeunes pour l’abolition (Youth For Abolition).

Grâce à la 5ème édition de la mobilisation « One Billion Rising » nous rappelons l’importance du combat abolitionniste. La prostitution étant un système de violences patriarcales, son abolition fait partie des valeurs cardinales d’Osez le Féminisme ! En avril nous fêterons le premier anniversaire de la loi d’abolition du système prostitueur en France. Il reste pourtant beaucoup à faire pour nous libérer de cette marchandisation des violences sexuelles. En France, comme ailleurs.

Contre l'exploitation sexuelles des femmes et des filles : nous ne sommes pas à vendre !

Ainsi, les militant.e.s strasbourgeois.es ont démontré que la vigilance reste de mise : Osez le Féminisme 67 ! dénonce une conférence organisée par le conseil départemental du Bas-Rhin, qui va donner la parole à un militant réglementariste, arguant de la nécessité de « l’assistanat sexuel ». 

Ce n’est pas seulement une déception, c’est une façon insidieuse de la part d’une institution de dire qu’il existerait une « bonne » prostitution. Cette pratique a pourtant été rejetée par le Comité consultatif national d’éthique dès 2012: « On ne peut évacuer la difficile question de l’instrumentalisation, même consentie, rémunérée ou compassionnelle du corps d’une personne pour la satisfaction personnelle d’une autre. Il ne peut être considéré comme éthique qu’une société instaure volontairement des situations de sujétion même pour compenser des souffrances réelles.

La loi était une première victoire, Osez le Féminisme ! s’engage maintenant pour garantir son effectivité : en interpellant les pouvoirs publics, notamment quant aux moyens alloués, mais aussi via le décryptage du système prostitueur de ses dangers et des stratégies mises en place par ceux qui en tirent un profit.

Aujourd’hui, nous regardons aussi avec espoir vers l’Irlande. Grâce à la mobilisation de nombreuses associations, une loi abolitionniste, reprenant le modèle dit « nordique » est sur le point d’être votée. Nous soutenons les militantes irlandaises et avons signé l’un de leurs textes pour l’obtention de la « Sexual Offences Bill ».

It recognises prostitution and wider sexual abuse as both a cause and consequence of inequality between women and men, and shifts the power balance in favour of the vulnerable while holding perpetrators to account.
Every day that this law is delayed, women are raped in brothels across Ireland. Every day, we risk another boy or girl being groomed online by a sexual predator. Every night, young women walk in groups for fear of being the next statistic on rape in Ireland.

[La loi] reconnaît la prostitution et les violences sexuelles comme étant à la fois des causes et des conséquences de l’inégalité entre les femmes et les hommes, et rééquilibre le rapport de force en faveur des plus vulnérables, en rendant les agresseurs responsables. 
Chaque jour qui passe, alors que cette loi est retardée, des femmes sont violées dans les bordels irlandais. Chaque jour de jeunes filles et garçons risquent d’être piégé.e.s en ligne par un prédateur sexuel. Chaque nuit, de jeunes femmes n’osent pas marcher seules, de peur d’être par la suite comptées parmi les victimes de viols en Irlande.

La prostitution est l’un des fondements du patriarcat, en cela qu’elle justifie et perpétue un système de viols tarifiés. Nous ne cesserons de nous mobiliser tant que les femmes, partout dans le monde, seront sous la menace de cette violence.

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