Miss France : on en est encore là ?

Samedi prochain aura lieu la traditionnelle élection de Miss France, au cours de laquelle, après d’interminables défilés, nous saurons enfin qui sera la plus belle femme de France pour l’année 2017. Osez le féminisme ! souhaite revenir sur les problèmes que pose ce concours.

Sylvie Tellier, directrice générale de la société Miss France, explique dans une interview que les Miss “agissent aussi pour améliorer la condition féminine”. En somme, Osez le féminisme ! et la société Miss France partageraient le même combat ? Bien évidemment, non.

Le concours de Miss France est basée sur la mise en concurrence de jeunes femmes, qui, pour espérer gagner l’écharpe et le diadème, doivent répondre à des critères physiques stricts (minceur, taille). Cela améliore-t-il la “condition féminine” ? Non. Il n’y a pas un modèle de femme qui prévaut sur une autre. Où est la diversité physique dans cette compétition ? A-t-on déjà vu une femme remporter ce concours en faisant un 44 ?

Mais pour espérer devenir Miss France, il faut aussi être un “modèle de vertu”. En effet, les aspirantes s’engagent, dans le règlement, à ne jamais avoir posé dénudées. Le concours est ainsi régulièrement émaillé de “scandales”, que ce soit au niveau national ou au niveau des Miss régionales. Mais qu’est-ce qui est le plus choquant ? Qu’une jeune femme ait un jour posé dénudée, ou bien que ces photos soient jetées en pâture dans les médias des années après, avec pour seule volonté de nuire à la jeune femme en question ? L’édition 2016 n’est pas en reste, puisqu’une Miss régionale a été destituée après que Sylvie Tellier a reçu un courrier anonyme contenant des photos intimes. Osez le féminisme ! rappelle à Madame Tellier que ce genre de procédé est puni par la loi, mais que le choix a été fait ici de punir la victime de cet agissement. Cela améliore-t-il la “condition féminine” ? Non.

Ce n’est pas en mettant en concurrence des femmes qu’on améliore la condition féminine. Ce concours est ringard en cela qu’il considère encore les femmes comme des potiches, qui ne doivent surtout pas déborder du cadre défini. Toutes les jeunes femmes qui s’apprêtent à concourir devant les caméras valent beaucoup mieux que l’écharpe et le diadème. Les femmes n’ont pas à se plier à un concours de beauté pour définir leur valeur. Elles seules la définissent.