Places en crèches, le compte n’y est pas !

Le Haut Conseil à la Famille sort aujourd’hui un rapport sur le développement de l’accueil des jeunes enfants. Ses conclusions sont édifiantes : la politique gouvernementale n’est pas à la hauteur des enjeux. Alors que la France a l’un des taux de natalité les plus élevés d’Europe, l’arrivée d’un enfant rime toujours avec galère pour les parents, pénalisant les mères en premier lieu.

François Hollande avait promis de créer 55 000 solutions d’accueil par an, sur la durée du quinquennat. Le constat du HCF est sans appel : pour l’année 2013, cet objectif n’a été atteint qu’à 31%; en 2014, 7%. Or, il manque 500 000 places en crèche, comme le rappelait Osez le féminisme ! dans la campagne qu’elle a lancée en 2012, “qui va garder les enfants ?”.

Face à cette pénurie, le choix s’opère entre un-e assistant-e maternel-le, la solidarité familiale, ou alors l’un des deux parents (dans 63% des cas), c’est-à-dire presque systématiquement la mère. Or, de la prise en charge de l’enfant de moins de 3 ans dépendent l’insertion et l’épanouissement professionnels de la femme. Seuls 40% des mères de famille nombreuse occupent un emploi, contre 75% des femmes en couple avec un seul enfant. De même, toujours selon la CNAF, les trois quarts des parents actifs à temps complet ayant des enfants en bas âge doivent travailler de façon décalée, ce qui n’est pas sans conséquence sur leur rythme de vie et leur santé. Et que dire du taux d’emploi des mères de familles monoparentales qui est de 47%, contre 70% pour les mères en couple !

L’accès à un mode d’accueil collectif est aussi un choix d’éducation, pour les parents qui plébiscitent la crèche comme mode de garde pour leurs enfants. Outre son caractère peu onéreux, la crèche permet l’apprentissage de la vie en collectivité et un meilleur développement de l’enfant. Malheureusement, ce choix s’apparente davantage à une loterie, quand on sait que seul 1 enfant sur 10 y a accès. Nous déplorons également que la scolarisation des moins de 3 ans (pour les enfants qui peuvent l’être) stagne, alors qu’il s’agissait également d’un engagement présidentiel.

Osez le féminisme ! rappelle au gouvernement l’engagement de François Hollande de créer 275 000 solutions d’accueil d’ici 2017. Il reste un an et demi pour parvenir à cet objectif, nous exigeons que tout soit mis en oeuvre pour l’atteindre. Il est inadmissible qu’en 2015, les femmes doivent encore choisir entre la vie professionnelle et la vie familiale.