Polanski président des César : nous avons la nausée

Le mercredi 18 janvier, l’Académie des César a annoncé le nom de l’homme qui présidera la prochaine cérémonie : Roman Polanski. Osez le féminisme ! pose la question à cette Académie : n’y avait-t-il  aucune autre personne à la prestigieuse carrière, à la filmographie importante, pour présider cette cérémonie ?

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Nous rappelons en effet que M. Polanski fait l’objet, depuis 40 ans, aux Etats-Unis, d’une procédure pour “relation sexuelle illicite avec une mineure”, après avoir négocié, comme cela est possible outre-Atlantique, pour éviter une inculpation pour viol. Nous rappelons que M. Polanski est l’homme qui, en 1977, alors qu’il était âgé de 43 ans, a drogué, puis violé une jeune fille de 13 ans. Nous rappelons que plutôt que de faire face à ses responsabilités, et donc à la justice, M. Polanski a préféré fuir, et que tous les mandats d’extradition ont depuis échoué. Roman Polanski enchaîne depuis les films, les prix, et les honneurs, malgré ce qu’il a commis. Il est un auteur de violences sexuelles qui reste impuni, protégé par son statut d’homme célèbre.

Quelques semaines après l’affaire David Hamilton, et alors qu’est menée actuellement une réflexion sur les délais de prescription pénale pour les victimes de violences sexuelles (proposition de loi sur ce sujet, en pleine navette parlementaire et mission d’information codirigée par Flavie Flament), la désignation de Roman Polanski est un pied de nez indigne fait aux nombreuses victimes de viols et d’agressions sexuelles. Certain.e.s argueront que Roman Polanski est un grand cinéaste, et qu’il faut faire la part des choses. Nous répondons que la qualité de sa filmographie compte peu face à l’abjection du crime qu’il a commis, à sa fuite, à son refus d’assumer ses responsabilités.

L’affaire Roman Polanski en dit long sur la tolérance sociale qui existe encore au sujet du viol en France, comme le révélait une étude du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes à ce sujet. Parce que nous refusons cette tolérance, parce que nous souhaitons mettre un terme à cette culture du viol qui prévaut encore en France, Osez le féminisme ! appelle à un rassemblement le 24 février, à 18h30, devant la salle Pleyel à Paris, où se tiendra la cérémonie des César.