[CP] La psychanalyse : théorie misogyne au service des agresseurs ?
Le 11 février 2019 à Paris, Osez le Féminisme ! vous invite pour une projection-débat du documentaire “Le Phallus et le Néant” en présence de la réalisatrice Sophie Robert. L’occasion de débattre et d’explorer le caractère sexiste des théories psychanalytiques.
Sophie Robert a interviewé 52 psychanalystes freudiens ou lacaniens, tou.te.s très reconnu.e.s dans leur pratique : professeur.e.s à l’université, praticien.ne.s dans les CMP (Centre médico-psychologiques ), auteur.rices, expert.e.s… Ce qui ressort de ces entretiens est édifiant. Cachée derrière son jargon, la psychanalyse s’appuie sur deux ressorts : la démonisation des femmes et l’érotisation des enfants.
« Le seul organe qui compte, c’est l’organe mâle »,
“Plus la femme sera soumise, plus l’homme sera fort”
« La femme, c’est un trou »
Selon la psychanalyse, les femmes souffriraient de l’absence de pénis (castration), le sexe féminin n’existant tout simplement pas (!). Les femmes prendraient plaisir à une sexualité “perverse” imprégnée de violence sexuelle (masochisme féminin). Le phallus est puissance. La femme doit lui être soumis, nous enseigne-elle.
La théorie psychanalytique pose la domination masculine comme vérité des lois de l’inconscient, à contrario du féminisme qui la pense comme une construction sociale. Freud et Lacan ont réussi à imposer leur vision masculiniste dangereuse comme fondement à l’organisation des rapports sexuels entre les femmes et les hommes. Féministes, nous sommes là pour remettre les choses à l’endroit et montrer qu’une fille ou une femme n’est évidemment jamais responsable des crimes sexuels masculins commis contre elle, l’inconscient servant ici d’excuse aux agresseurs.
« L’inceste paternel ça ne fait pas tellement de dégâts, ça rend juste les filles un peu débiles »,
« Le pédophile n’est jamais un violeur. Il veut être un bon père (…),
il veut reconnaître le droit à la jouissance de l’enfant »
Le complexe d’Oedipe affirme le désir sexuel des enfants pour leur parent de sexe opposé. La responsabilité du père incestueux est nié : c’est la fille qui est responsable puisqu’elle “séduit” son père. En prêtant à l’inconscient des intentions perverses et machistes, la psychanalyse se dissocie de la réalité, en particulier de la loi, qui dit que l’inceste est un viol pédocriminel passible de 30 ans de prison, aux conséquences psychotraumatiques graves. Des victimes d’inceste témoignent du double traumatisme que fut leur confusion induite par la psychanalyse suite à leur viol, les empêchant d’aller mieux. “La confusion jamais démêlée entre le fait et son interprétation ne peut que miner le chemin de l’émancipation, individuelle comme collective” analyse Daniela Levy, d’Osez le Féminisme 13.
Alors que 93000 femmes et plus de 150 000 mineur.e.s sont violé.e.s chaque année en France, qu’une femme sur 5 subira des violences sexuelles, et que beaucoup de ces victimes tentent de se soigner suite à ces violences masculines, il devient urgent de féminister la prise en charge des psychotraumatismes. La psychanalyse infuse encore tout : la santé, l’éducation, la justice, faisant le jeu du patriarcat.
Dénoncer l’arnaque de la psychanalyse et développer des soins féministes est une urgence de santé pour lutter contre les violences masculines.