Communiqué de presse

Bac Littéraire : jamais aucune femme au programme de littérature

Aujourd’hui a lieu l’épreuve de littérature du baccalauréat des sections littéraires. Alors que 78% des lycéen-ne-s inscrit-e-s dans cette section sont des femmes, alors que les autrices illustres sont nombreuses, aucune femme n’est au programme cette année. Pire, aucune femme n’a jamais été au programme de cette épreuve, depuis sa création en 1995.

Le programme de littérature de la section littéraire porte chaque année sur au moins deux auteurs-rices d’œuvres littéraires ou cinématographiques. Cette année, les lycéen-ne-s ont étudié Sophocle, Pasolini et Flaubert. En plus de vingt ans d’existence, aucune femme n’a été mise à l’honneur dans cette épreuve.

L’inscription au programme de littérature est une forme de reconnaissance par l’institution d’une œuvre et de son auteur-trice. Bon nombre d’autrices méritent cette reconnaissance, et sont pourtant totalement invisibilisées des programmes et des manuels scolaires. Effacer les femmes des programmes scolaires, c’est occulter leur apport à la culture, mais c’est aussi passer un message très négatif aux jeunes femmes ayant des aspirations artistiques et littéraires, et les priver de modèles.

Une pétition a été lancée par une professeure de français pour l’intégration de femmes au programme, et a recueilli 20 000 signatures. La Ministre de l’Education nationale a réagi en reconnaissant la démarche comme légitime. Et pourtant, en 2017, c’est André Gide qui fera son entrée au programme de littérature.

Pour dénoncer cette absence des femmes des programmes, Osez le féminisme ! lance aujourd’hui des visuels sur les réseaux sociaux valorisant des autrices (Annie Ernaux, Marguerite Duras, Jane Austen…) avec pour mot-clé #bacdemecs.

Bac de mecs Annie Ernaux

Osez le féminisme ! demande à ce que les femmes soient enfin reconnues pour leur apport à la culture. Nous avons milité pour l’entrée au Panthéon de femmes illustres. Nous avons renommé les rues de l’île de la Cité du nom de femmes invisibilisées de l’histoire, du sport, des arts. Nous avons organisé des journées du Matrimoine. Aujourd’hui, nous demandons à la Ministre de l’éducation de réagir : donnez aux femmes toute leur place dans le programme de littérature !