Journée internationale de lutte pour les droits des femmes : la domination masculine et les violences faites aux filles et aux femmes perdurent dans tous les milieux et tous les échelons de la société.
Grâce à la détermination des féministes, les droits des femmes ont progressé. Pourtant, les inégalités stagnent au lieu de se réduire et la domination masculine persiste.
Comme presque partout dans le monde, les inégalités entre les hommes et les femmes ne reculent pas en France. Au contraire, selon le baromètre sexisme 2023 publié par le HCE, le sexisme « perdure et ses manifestations les plus violentes s’aggravent ».
En moyenne, les Françaises gagnent 28.5% de moins que les Français du fait de leur surreprésentation dans des métiers sous-rémunérés, des discriminations salariales qui persistent (à poste équivalent, salaire inégal) et d’un temps de travail moindre pour les femmes (80% des temps partiels sont occupés par des femmes), en partie dû à une répartition encore très inégale des tâches domestiques et familiales. Les pensions de retraite reflètent ces inégalités : celles des femmes sont de 40 % inférieures à celles des hommes en France.
Les femmes sont aussi sous-représentées dans l’écrasante majorité des instances de pouvoir, dont les décisions impactent l’ensemble de la société (les politiques votent les lois, les médias façonnent l’opinion publique et les grandes entreprises dictent nos modes de vie).
Les femmes occupent seulement 33% des emplois de direction de la fonction publique. Pour la première fois depuis 1988, la part des femmes a reculé à l’Assemblée nationale en 2022 : 215 femmes (37,3 %) ont été élues en 2022, contre 224 en 2017 (38,8 %). Moins de 20% des maires sont des femmes, et sur 8 plus grands partis politiques, 7 sont dirigés par des hommes. Le milieu syndical ne semble pas plus égalitaire : aucun syndicat parmi les six les plus grands n’est dirigé par une femme.
Cette sous-représentation des femmes dans les milieux de pouvoir et d’influence français s’étend aussi aux milieux des médias et des réseaux sociaux : aucune femme parmi les 10 youtubeurs les plus populaires, 30% de femmes parmi les 10 instagrammeur·ses les plus suivi·es en France, et seulement 5 femmes parmi les 93 dirigeant·es de média [5]. Il en est de même pour le milieu académique et universitaire (33% des président·es des 15 universités les mieux classées sont des femmes, 13% des doyen·nes de faculté de médecine sont des femmes), et le monde culinaire (33 cheffes étoilées sur 630).
Plusieurs facteurs expliquent ces inégalités : les stéréotypes sexistes répandus dans la société, les violences sexistes et sexuelles (1 femme sur 3 victime de harcèlement au travail, plus d’une jeune femme sur deux victime de cyber-harcèlement…), ou encore le partage des tâches fortement inégal au sein des couples hétérosexuels.
Il s’agit d’un système qui infériorise les femmes et maintient la domination masculine par un continuum des violences masculines. Ces violences qui entravent les femmes dans tous les domaines de leur vie et de la société.
Pour ce 8 mars ; nous ne voulons pas de discours creux de “féminisme washing”, mais des efforts structurels et des moyens adaptés pour combattre les inégalités sexistes à leur racine:
- Une éducation féministe et égalitaire dès la petite enfance,
- Une véritable égalité salariale et professionnelle en commençant par une revalorisation à leur juste valeur des métiers en majorité réalisés par des femmes,
- Des moyens à la hauteur de l’enjeu pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans tous les milieux, y compris en ligne.