Communiqué de presse

La Justice refuse aux femmes victimes de violences le droit à la légitime défense !

Une fois de plus, le droit de légitime défense est refusé aux femmes victimes de violences masculines. Et ce d’autant plus lorsqu’elles sont en situation de prostitution car le système judiciaire s’accroche à une vision stéréotypée de « la victime idéale ». 

Valérie Bacot fait le récit dans « 7 à 8 » sur TF1 des violences, tortures, viols, viols prostitutionnels qu’elle a subi pendant plus de 20 ans, et comment elle a du se défendre pour échapper à la mort.

En 2017, Anaëlle P a 26 ans, déscolarisée à 15 ans, elle est en situation de prostitution depui sl’âge de 17 ans. Un de ses « clients réguliers » était un homme de 52 ans. Un soir, il la viole avec un sextoy.. Pour s’arracher à ce viol, Anaëlle a saisi un couteau et a porté plusieurs coups, son agresseur en est mort. Se défendre était nécessaire et légitime mais ce droit lui sera pourtant refusé par la justice. Vulnérable, exploitée, elle est poursuivie pour meurtre. À l’issue d’un procès d’une rare violence, elle vient d’être condamnée dans la nuit du mercredi 5 au jeudi 6 mai à dix ans de prison par la Cour d’assises de l’Ain. 
Preuve du sexisme de la justice, l’avocat général qui représente le peuple, l’intérêt de la société, a commis une faute lourde en tenant ces propos inacceptables : « Dire qu’elle est violée sauvagement et faire l’amour trois jours après… » : pour l’avocat général, son comportement signerait un « cynisme incompatible avec son récit victimaire ».
Près de 50 % des crimes jugés aux assises sont des viols et il existe encore des magistrats incompétents sur ces questions !

Il est indéniable que la situation de prostitution d’Anaëlle a influencé la cruauté de ce verdict. Y aurait-il un régime dérogatoire pour les femmes les plus vulnérables, contre qui tout est possible ? L’argent exonère-t-il du crime de viol ?
La domination masculine est-elle fondée en droit ? A quel point faut-il que nous soyons « détruites » après un viol pour que nos paroles ne soient pas remises en question par ces hommes ? 
La culture du viol et le slut shaming n’ont pas leur place dans les cours d’assises.Et l’histoire se répète.

Valérie Bacot a tué son beau-père tortionnaire, celui qui la frappait depuis plus de 20 ans, qui la violait, l’humiliait, la prostituait et voulait prostituer sa fille. Après un énième viol prostitutionnel, une énième menace de mort, elle s’est défendue. Elle s’est saisie du pistolet avec lequel il la menaçait régulièrement et l’a tué. Les enfants de Valérie avaient pourtant signalé les violences à la gendarmerie plusieurs fois, en vain. Si la légitime défense ne lui est pas accordée, elle risque la prison à perpétuité. La responsabilité de notre société à ne pas l’avoir protégée est immense. La condamner serait une aberration et une injustice insoutenable.
La justice doit enfin prendre conscience qu’il n’y a pas de victime idéale et que les femmes réagissent de façons multiples aux violences sexuelles.
En france, 38% des personnes en situation de prostitution ont subi des viols et 51% ont subi des violences physiques au cours des 12 derniers mois dans le cadre de la prostitution. Dans le monde, leur espérance de vie moyenne est de 40 ans. La prostitution est l’acmé des violences masculines. Ce sont précisément les femmes en situation de prostitution, premières victimes de violences sexuelles, physiques, psychiques, à qui la légitime défense devrait être accordée lorsque face à la mort et au viol elles se sont défendues. 

Valérie et Anaëlle sont les victimes, les proxénètes et les « clients » prostitueurs sont les responsables.

Nous avons besoin de vous ! Pour une mobilisation d’envergure avant son procès ! 
Aujourd’hui, entre 14h et 16h, nous allons inonder les réseaux sociaux avec deux hashtags #LibertePourValerie#ValerieBacot 
Le Comité de Soutien de Valérie Bacot vous donne RDV à toutes et tous sur TWITTER pour partager massivement la pétition en ligne et faire du bruit !