Communiqué de pressePornocriminalité

Les fresques carabines reconnues contraires à la dignité des femmes !

Par une ordonnance du 7 décembre 2021, le juge des référés du Tribunal administratif de Toulouse a donné suite à la requête en référé-liberté déposée par Osez le féminisme ! 31 en ordonnant au centre hospitalier de Toulouse de procéder à l’enlèvement des fresques à caractère pornographique se trouvant au sein du CHU de Purpan.

OLF 31 était engagée depuis fin octobre aux côtés du syndicat Sud Santé Sociaux pour exiger que la direction du CHU fasse retirer une fresque affichée dans le réfectoire de l’internat de médecine. 
Par la voix de leurs avocats, le CHU s’était positionné lors de l’audience pour la défense des fresques au prétexte de la liberté d’expression sous couvert de la tradition carabine. 
La pétition contre le machisme ambiant dans les internats de médecine que nous avions publié avait pourtant obtenu plus de 14 000 signatures. 

Nous avons appris mercredi 8 décembre que la fresque avait été retirée. 

Nous nous félicitons de cette décision judiciaire qui reconnaît que les fresques à caractère pornographique portent une atteinte grave à la dignité humaine. 
Néanmoins, nous regrettons que l’atteinte au principe d’égalité entre les femmes et les hommes n’ait pas été retenu par le Tribunal administratif pour justifier leur retrait. Le juge a ici très clairement fait le choix politique de ne pas mentionner le caractère sexiste des fresques, ainsi que le harcèlement d’ambiance qu’elles peuvent constituer. Nous espérions un peu plus de courage de sa part !

En effet, la pornographie avilissante et violente à l’encontre des femmes est misogyne car elle vient d’une tradition patriarcale. C’est bien la culture misogyne qui cherche à contrôler les corps et sexualités des femmes en glorifiant leur asservissement et leur déshumanisation dans la sexualité. Les conséquences sociales de figurer sur ces fresques pour les médecins sont différentes pour les hommes que pour les femmes. Les internes sont incité·es à subir en silence le harcèlement d’ambiance sous peine de sanctions sociales par leurs paires et sur leurs carrières. Alors qu’une étudiante sur 2 et un étudiant sur 10 ont subi des remarques sexistes au cours de leurs études et que 15% des étudiant·es ont été victime d’agression sexuelle, les fresques et les “traditions” carabines encouragent ces comportements en banalisant les violences sexuelles. 

Si le retrait de ces fresques est une victoire, elles ne sont pas un cas isolé. En effet, on en trouve dans de nombreux internats de France et, dès lors qu’un Tribunal reconnaît leurs atteintes graves à la dignité humaine, il en va de même pour l’ensemble de ces fresques. 

C’est la raison pour laquelle, fortes de l’ordonnance du Tribunal administratif de Toulouse, nous envoyons un courrier au Ministère des Solidarités et de la Santé pour demander à ce que soit publié une circulaire adressée à tous les centres hospitaliers de France exigeant le retrait des fresques carabines des différentes salles de gardes et internats. Les affichages sexistes n’ont plus leur place dans nos hôpitaux, ni nulle part ailleurs !

Osez le Féminisme !