#NonCoupable, une mobilisation internationale pour le droit à l’avortement
A l’occasion de la Journée mondiale de mobilisation pour le droit à l’avortement, lundi 28 septembre, Osez le féminisme! lance la campagne #NonCoupable, aux côtés de 3 associations féministes, marocaine, portugaise et espagnole. L’objectif : rappeler que les femmes qui souhaitent avorter partout dans le monde ne sont en rien coupables et que l’accès à l’IVG est un droit fondamental.
Alors que la France a connu des avancées ces derniers mois, garantissant un peu plus le droit d’avorter, il ne faut pas oublier que seule 39% de la population mondiale vit dans des pays où l’IVG pratiquée à la demande de la femme est autorisée. Un chiffre fait froid dans le dos : 47 000 femmes décèdent chaque année des suites d’un avortement clandestin, soit une femme toutes les 9 minutes. Parmi celles qui en réchappent, beaucoup devront vivre avec des séquelles, et pour d’autres c’est l’incarcération qui les attend !
En s’associant à des associations féministes issues de pays dans lesquels l’avortement est menacé ou totalement illégal, Osez le féminisme! veut témoigner sa solidarité et lutter aux côtés des femmes qui voient leurs droits bafoués par les résistances patriarcales. C’est le cas en Espagne, où l’accès à l’avortement est restreint pour les femmes mineures depuis le 9 septembre, au Portugal, où vient d’être votée une loi déremboursant l’acte et soumettant les femmes qui désirent avorter à des entretiens préalables humiliants, et au Maroc, où les femmes qui avortent encourent de un à cinq ans de prison et où l’on compte 800 avortements clandestins pratiqués chaque jour.
Criminaliser l’avortement ne réduit pas le nombre d’avortements. Criminaliser l’avortement tue. La culpabilité incombe aux autorités qui, par idéologie, dogmatisme, conservatisme, refusent qu’elles puissent avorter dans des conditions sûres et dignes. Comment est-il possible qu’en 2015, chaque pays membre de l’Union européenne ait sa propre législation sur le sujet ? Il est grand temps que le droit à l’avortement soit inscrit dans la Charte européenne des droits fondamentaux. Car, garantir l’avortement à l’échelle européenne, c’est non seulement garantir l’avortement sûr pour toutes les femmes d’Europe, mais aussi lutter pour l’avortement à l’échelle mondiale.
Les pays opposés à l’avortement savent s’unir pour faire capoter toute timide tentative d’avancée en la matière, à l’ONU notamment. Aux progressistes de s’organiser.
Fundación Mujeres (Espagne), UMAR-União de Mulheres Alternativa e Resposta (Portugal), M.A.L.I- Mouvement Alternatif pour les Libertés Individuelles (Maroc) et Osez le féminisme ! en France signent une tribune commune “Non coupables ! ” traduite et publiée simultanément dans les 4 pays !