Urgent : #KarineTrapp et ses deux enfants doivent être secourus !
Communiqué de presse d’Osez le Féminisme ! 76
Karine Trapp est en grève de la faim depuis le 1er mars 2021, soit 39 jours, et en grève de la soif depuis 9 jours pour protester contre le placement de ses deux enfants. Ses heures sont désormais comptées, mais personne ne réagit : ni la justice, ni la classe politique, ni les médias ! Ses deux enfants, Samuel et Noah, lui ont été retirés en mai 2017. L’un est placé dans un foyer et rapporte des agressions sexuelles entre mineurs. L’autre est placé chez son père, un ex-conjoint violent contre lequel elle a porté plainte.
Karine Trapp n’est pas un cas isolé. Trois autres mères ont débuté une grève de la faim à ses côtés, avec les mêmes revendications. Les nombreux commentaires laissés par des mères dans la même situation sur les réseaux sociaux l’attestent également. Il n’est pas rare, contre toute logique de protection (mais dans une logique patriarcale que nous connaissons bien et contre laquelle nous luttons), qu’en cas de rupture avec violences conjugales, les enfants soient placés chez le père violent.
Le parcours de Karine Trapp est semblable à celui de nombreuses femmes victimes de violences conjugales. Les violences de son conjoint se sont aggravées à la naissance de leur enfant. Lorsqu’elle l’a quitté, il l’a harcelée, entrant par effraction à deux reprises à son domicile, la menaçant et l’accusant finalement de violences physiques sur la base de fausses preuves. Karine Trapp, victime de violences post-séparation de la part d’un ex-conjoint violent, a finalement été jugée coupable. Un retournement de la culpabilité typique de la stratégie des agresseurs, et entériné par la justice !
Karine Trapp souhaite protéger ses enfants, qu’ils ne soient pas confiés au père violent, qu’ils ne soient pas dans un foyer où se produisent des agressions sexuelles entre mineurs. Elle souhaite simplement que ses enfants lui soient confiés pour leur propre sécurité. C’est d’ailleurs ce que valide un récent rapport de la Protection Judiciaire de la Jeunesse préconisant le retour rapide de Noah au domicile de sa maman. Mais il semble que l’intérêt supérieur des enfants ne soit plus la préoccupation principale de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), comme l’illustre clairement la réponse du chef de service du foyer Saint-Joseph d’Alès à ce rapport qui évoque le retour de Noah chez sa maman : « Mme Trapp aura gagné ! »
A l’heure de #Metoo et #Metooinceste, d’une prise de conscience autour de l’ampleur des violences masculines, comment ne pas être révolté par ce silence assourdissant ? Comment expliquer le relais médiatique de l’affaire du papa perché sur une grue en 2013, Serge Charnay ? Les revendications des associations masculinistes, qui défendent la domination masculine sur les femmes et les enfants, auraient-elles plus de légitimité que celles des mères protectrices ? Pourquoi la grève de la faim et de la soif de Karine Trapp intéresse bien moins que celle du courageux boulanger Stéphane Ravacley pour régulariser son apprenti Guinéen Laye Fodé Traoré ? La vie d’une femme aurait-elle moins de valeur que celle d’un homme ?
Tout cela met en évidence une chose : l’impunité des agresseurs, la non protection des victimes et la toute-puissance d’une justice patriarcale qui punit les mères protectrices.
Nous demandons un réexamen du placement des enfants de Karine Trapp, ainsi que du placement des enfants des trois mères qui ont entamé une grève de la faim à ses côtés. Le temps presse ! Ces femmes ne devraient pas avoir à mettre leur vie et leur santé en danger pour être entendues !
Nous voulons que la justice écoute les mères qui dénoncent des violences patriarcales ! Un homme violent n’est jamais un bon père !