Communiqué de pressePornocriminalité

VICTOIRE : Le Sénat vote une résolution contre les violences pornocriminelles !

Ce mercredi 1er mars, le Sénat a voté une résolution appelant à faire de la lutte contre les violences pornographiques une priorité de politique publique. Nous nous félicitons de cette prise de conscience et de ce vote salutaire et invitons le gouvernement à enfin agir.

Le 28 septembre 2022, la Délégation des droits des femmes du Sénat publiait un rapport intitulé : “Porno, l’enfer du décor”. Après des mois d’audition, le constat est sans appel. L’industrie pornographique est une industrie proxénète dans l’illégalité la plus totale, qui commet des violences sexistes et sexuelles à l’échelle industrielle. 

De multiples procès, partout dans le monde se multiplient. En France, les producteurs sont mis en examen pour viols, proxénétisme aggravés, traite des êtres humains, ou acte de torture et de barbarie. Des dizaines de femmes parlent pour demander justice. Pornhub est accusé aux USA d’avoir diffusé sciemment de la pédopornographie

L’industrie pornographique, qui représente 27% des vidéos en ligne, diffuse des millions de vidéos sexistes, racistes, pédocriminelles, homophobes. Les femmes y sont humiliées, violentées, torturées. 

Faisant suite à ce rapport, les sénatrices Annick BILLON, Alexandra BORCHIO FONTIMP, Laurence COHEN, et Laurence ROSSIGNOL ont ainsi décidé de proposer une résolution ambitieuse demandant au gouvernement de faire de la lutte contre les violences pornographiques une priorité de politique publique. 

La résolution acte : 

“que l’exploitation et la marchandisation du corps et de la sexualité des femmes sont devenues une industrie à l’échelle internationale qui génère plusieurs milliards d’euros de profits chaque année” ;

“que les contenus pornographiques sont aujourd’hui accessibles à toutes et à tous, sans aucun contrôle de la preuve de majorité des internautes, en violation du code pénal” ;

“que ces contenus véhiculent des représentations sexistes, racistes, homophobes, constitutives d’infractions pénales” ;

“que les diffuseurs, plateformes comme réseaux sociaux, ignorent sciemment leurs responsabilités” ;

“que la pornographie est un lieu d’apprentissage de la sexualité par défaut, qui engendre une vision déformée et violente de la sexualité, des traumatismes, une sexualisation précoce et un développement de conduites à risque” ;

“que les nombreux contenus illicites publiés ne sont jamais intégralement supprimés, même après leur signalement”.

Cette résolution appelle à une prise de conscience collective et demande au gouvernement d’agir, en commençant par un plan interministériel de lutte contre la violence pornographique, et notamment par un renforcement des moyens au niveau pénal. 

Ce texte a été présenté par plus de 250 signataires, dont 7 président.es de groupe, recueillant un nombre record de co-signatures sous la Ve République au Sénat, montrant ainsi un fort consensus transpartisan sur cette question centrale. 

Nous saluons la résolution du Sénat, votée hier à l’unanimité. Nous exigeons que le gouvernement, ainsi que les institutions censées réguler le numérique, prennent enfin conscience de la priorité absolue qu’est la lutte contre la violence pornographique. La pornographie est l’école et la légitimation des violences sexistes et sexuelles. Nous dénonçons avec fermeté les frilosités et refus d’agir de l’ARCOM, de la CNIL et de PHAROS. Leur responsabilité est grande dans la persistance de l’impunité de l’industrie pornocriminelle.