3e vague de l’Enquête IPSOS : « les Français.e.s et les représentations sur les violences sexuelles » : l’influence du porno et renforcement de la culture du viol chez les jeunes

Les résultats de la dernière vague de cette enquête nationale sont inquiétants : malgré un recul des stéréotypes sexistes et de la culture du viol, la majorité des Français·e·s continuent à y adhérer. La négation et la minimisation du viol sont importantes chez les jeunes hommes de 18 à 24 ans.

La 3e vague de l’enquête « les Français.e.s et les représentations sur les violences sexuelles »  réalisée par l’institut IPSOS pour l’Association Mémoire Traumatique et Victimologie a interrogé un échantillon de 1035 adultes représentatif de la population française en novembre dernier. L’objectif est d’examiner l’évolution des représentations des Français.e.s sur les violences sexuelles, sur les stéréotypes sexistes, et les mythes et la culture du viol. Les résultats – détaillés sur le site de l’association mandataire – confirment la persistance de la culture du viol en France.

Par exemple, plus d’1 Français.e sur 3 (36%) déresponsabilise le violeur si des femmes ont une attitude perçue comme « provocante » en public ou si elles sont allées seule chez un inconnu. Ils et elles sont autant (37%) à adhérer au mythe des fausses accusations de viol. De plus, la moitié des hommes estiment qu’en se défendant/donnant des coups au violeur, on peut échapper au viol.

Le mythe selon laquelle le recours des hommes à la prostitution permet d’éviter des viols perdure ; avec l’adhésion de presque la moitié des Français.e.s !

Les jeunes de 18 à 24 ans, spécialement les jeunes hommes, adhèrent en grand nombre à des représentations pornographiques violentes et misogynes de la sexualité et à la culture du viol, et cela d’une manière plus importante que les autres générations. Le pourcentage des personnes qui pensent qu’une femme qui dit « non » cela veut dire « oui », est plus de 2 fois plus important chez les jeunes que dans la population générale (23% vs 11%), et les hommes de 18-24 ans sont 34% à le penser.

Ces perceptions sexistes qui font l’apologie de la culture du viol sont vraisemblablement liées au visionnage de contenus pornographiques puisqu’un.e  jeune sur 3 estime qu’ils sont un moyen comme un autre de faire son éducation sexuelle.

D’où l’importance de lutter contre le système porno-criminel pour lutter efficacement contre la culture du viol et les violences sexistes et sexuelles !