#FeministonsLesMunicipales : Nous voulons la parité et des politiques municipales féministes !
J-10 avant les élections municipales, Osez Le Féminisme ! rappelle la place essentielle des municipalités pour construire une ville féministe, revendique une parité effective et des politiques municipales en faveur de l’égalité femmes-hommes.
Si la parité est obligatoire sur les listes municipales pour les villes de plus de 1000 habitant.es, la parité est loin d’être effective : actuellement 84% des maires et 92% des président.es d’intercommunalités sont des hommes, tandis que les femmes représentent 48% des conseillèr.es dans les villes de plus de 1000 habitants. Les hommes s’arrogent encore les postes les plus hauts placés; et beaucoup de délégations, parmi les mieux dotées en budget, restent des bastions masculins (finances, aménagement du territoire, développement économique…) selon des stéréotypes sexistes trop ancrés.
Les municipales 2020 s’annoncent tout autant inégalitaires. Nous avons examiné les listes des 6 plus grands partis politiques dans les 10 plus grandes villes et les résultats sont désastreux : 29% seulement de femmes sont têtes de liste (40% pour LFI et PS, 30% pour LR et LREM, 20% pour EELV… et 10% pour RN !)
Nous réclamons la parité réelle et nous demandons aux futurs élus de composer un exécutif en attribuant les délégations de manière non sexiste : en privilégiant des femmes au poste de maires ou de maires adjointes ou de représentantes à l’intercommunalité. Et comme cela ne suffira pas, nous réclamons des listes paritaires pour toutes les collectivités locales et les intercommunalités, ainsi que l’instauration d’un tandem paritaire pour les têtes de listes, suivant les recommandations du Haut Conseil à l’Egalité.
Nous dénonçons aussi le climat misogyne et les violences sexistes et sexuelles dans de nombreuses mairies, comme l’atteste les 350 témoignages #EntenduALaMairie recueillis par le réseau Élues locales et #Noustoutes. Cabourg, Saint-Nazaire, Orange, Firminy, Villeneuve d’Ascq, Draveil…. nombreuses sont les villes où sévissent des agresseurs en toute impunité, parfois avec le silence complice des élus. Les partis politiques doivent refuser d’investir des candidats accusés ou condamnés pour violences sexistes et sexuelles. Nous réclamons également l’application de la loi (article 131-26-2) qui prévoit des peines d’inéligibilité pour les personnes coupables de ces violences.
Nous réclamons enfin des politiques municipales oeuvrant à l’égalité femmes-hommes, avec un service aux droits des femmes doté d’un budget conséquent, la nomination d’un.e élu.e de 1er plan en charge de l’égalité femmes-hommes, afin d’affirmer l’importance de cet enjeu, qui pourra insuffler une réflexion féministe transversale à toutes les missions des municipalités.
Une politique féministe devra prévoir plus de places en crèche, pour un vrai service public de la petite enfance; ainsi que la lutte contre les violences masculines avec entre autres plus de places d’hébergement pour les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles. Nous demandons aussi à ce que des formations à la lutte contre les violences et à la lutte contre les stéréotypes sexistes soient mises en place pour les agent.es municipales (agent.es CCAS, crèche, péri-scolaire, travailleur.ses sociaux….)
Il faut enfin penser l’aménagement de l’espace public en pensant l’inclusion des femmes et des filles : aménagements sportifs pensés pour être paritaires dans leur utilisation, transports en commun et espace public (parcs, rues) plus sûrs et plus accessibles à toutes.
Osez le Féminisme ! exige ainsi des villes pensées avec et pour les femmes, des mairies sans sexisme et sans agresseurs, pour de vraies politiques publiques féministes !