COVID-19 et prostitution : trois garanties « droits et dignité » pour ne laisser personne sous le seuil de pauvreté ! – Mouvement du Nid

Nous partageons ce communiqué de presse rédigé par le Mouvement du Nid en tant qu’association signataire. Pour voir la version originale, c’est ici.

Le Mouvement du Nid, plus que jamais présent aux côtés des personnes prostituées depuis le début de la pandémie de COVID-19, publie une lettre ouverte au Président de la République, au Premier Ministre et à la Secrétaire d’Etat à l’égalité femmes hommes, dans laquelle l’association demande la mise en place immédiate de mesures ambitieuses et novatrices pour les personnes précaires, parmi lesquelles les personnes en situation de prostitution.

Depuis, des associations de lutte contre les violences faites aux femmes, féministes, et des survivantes de la prostitution ont signé ce courrier. Voir la liste ci-dessous Comme vous pouvez le lire dans ce courrier, nous demandons la mise en place de trois garanties “droits et dignité” : un logement, des ressources, un droit au séjour régulier qui puissent bénéficier à toutes les personnes prostituées.

▶️ Pour toutes les personnes ayant des droits ouverts (situation régulière sur le territoire + logées à leur compte + bénéficiaires d’un revenu quel qu’il soit) :

✅ une garantie de revenu minimal de 1026 euros (RSA, AFIS, ADA, ARE, ASS, AAH réévalués au niveau du seuil de pauvreté)

▶️ Pour toutes les personnes empêchées dans l’ouverture de droits (personnes étrangères sans titre de séjour et/ou personnes sans ressources, et/ou personnes sans-abri) :

✅ un hébergement gratuit et adapté +

✅ une aide financière d’urgence “COVID-19” de 564,75 euros minimum +

✅ un titre de séjour de 6 mois renouvelable, avec accès au marché du travail.

Télécharger le courrier 👉🏽

Depuis le début du confinement, nos 500 membres répartis dans 28 départements français agissent auprès des personnes en situation de prostitution lourdement impactées par le confinement. Elles et ils nous racontent le quotidien des personnes accompagnées mais aussi les grandes difficultés de nombreuses personnes dont certaines se retrouvent à la rue, en situation d’extrême précarité (voir exemples ci-dessous)

Juliette, une femme congolaise de 26 ans, à Nice, hébergée depuis le début du confinement par son proxénète a décidé de porter plainte et de fuir son hébergement. Elle est aujourd’hui dans un centre d’hébergement d’urgence, accompagnée à distance par le Mdn. Elle nous demande quel va être son avenir après le confinement.Sofia, 26 ans à Mulhouse n’a aucun accès au droit commun. Pourtant, la ville a relogé toutes les personnes sans-domicile fixe et leur attribue 7€ par jour pour manger. Déboutée de sa demande d’asile, elle n’y a pas accès. Seule la solidarité associative locale lui permet de survivre.Hope, 20 ans, femme nigériane victime de la traite des êtres humains, expulsée d’Allemagne vers l’Italie avant le confinement (malgré un recours) est sans abri à Strasbourg depuis 15 jours. Elle ne peut pas retourner en Allemagne où une ONG devrait la prendre en charge. Nous ne trouvons pas de place du fait du confinement des centres d’hébergement d’urgence.A Marseille, Joy, une femme nigériane de 22 ans, en « parcours de sortie de prostitution » ne peut plus payer son loyer. Son contrat de travail qui complétait son Allocation financière d’insertion sociale a été interrompu du fait du confinement. Son propriétaire ne tient pas compte de la trêve hivernale et la menace d’expulsion. Elle nous appelle à l’aide.Ludo, un homme bulgare de 47 ans, en contact avec notre association à Strasbourg depuis 3 ans, était à la rue depuis 6 jours, sans ressources de la prostitution depuis le confinement. Il a finalement obtenu une place dans un hôtel Formule 1. Il nous demande de l’aide pour une demande de RSA. Il ne veut pas retourner dans la prostitution après le confinement.

Valérie, confinée avec son fils étudiant de 19 ans, a découvert qu’il était prostitué, notamment du fait de sa précarité. Elle nous demande des conseils pour aborder ce sujet avec lui.

Liste des associations signataires :

  • Mouvement du Nid
  • RAJFIRE
  • Fédération nationale des CIDFF
  • Maison des Femmes de Paris
  • Initiative Féministe EuroMEd IFE-EFI
  • Mémoire traumatique et victimologie
  • Amicale du Nid
  • Femmes Solidaires
  • Réseau Féministe « Ruptures »
  • CEGIF – Centre européen du conseil international des femmes
  • Osez le Féminisme !
  • Collectif Féministe contre le Viol
  • Fondation Scelles
  • Zeromacho
  • Mouvement National le Cri
  • Encore Féministes
  • Mouvement français des Survivantes de la prostitution
  • Réussir l’Egalité femmes Hommes
  • Réseau féministe « Ruptures »
  • Les Effronté-e-s
  • CQFD Lesbiennes féministes
  • Marche mondiale des femmes France
  • Assemblée des femmes
  • Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir
  • CEGIF – Centre européen du conseil international des femmes
  • La CLEF

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