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[CP OLF 59] Bertrand Cantat en concert à Lille : le droit à la réinsertion ne peut légitimer les violences faites aux femmes.

Communiqué de presse d’Osez le Féminisme 59 ! – 08 juin 2018.

Bertrand Cantat a entamé début mars une tournée dans différentes villes de France. Demain, celui-ci se produira à l’Aéronef de Lille. Ce retour sur scène du chanteur qui a tué de ses mains l’actrice Marie Trintignant soulève depuis plusieurs mois de nombreuses polémiques. Au nom du « droit à la réinsertion », B. Cantat pourrait reprendre l’ensemble de ses activités liées à son statut d’artiste et en particulier les concerts. Osez le Féminisme 59 ! tient à rappeler solennellement qu’accepter que cet homme soit célébré en concert et « starisé » après avoir tué à coups de poing sa compagne, revient à minimiser la gravité de son geste et plus largement la gravité des violences dont sont principalement victimes les femmes. Lui rendre ainsi hommage protège d’autres agresseurs, nourrit une amnésie coupable et couvre de mépris les femmes et leurs droits.

Nous nous mobilisons donc pour que nos messages pour l’égalité et la fin des violences soient entendus. Car ce qu’a fait Bertrand Cantat ne constitue pas un acte isolé. Ce n’est pas un « accident ». Ce n’est pas une situation exceptionnelle. Ce sont, en effet, plus de 120 femmes qui meurent chaque année, tuées par leur compagnon ou ex-compagnon selon une mécanique similaire. Une femme tous les trois jours. Il y a eu Marie Trintignant, comme il y a eu l’année dernière Laurie, Jessica, Nicole, Fatima, Estelle, Sandra…

Une situation qui perdure car notre société minimise et excuse trop souvent ces féminicides. À travers ce communiqué de presse, l’association Osez le féminisme 59 ! ne cherche donc pas à attaquer personnellement Bertrand Cantat. Il ne s’agit pas non plus de remettre en cause le droit à la réinsertion dont il peut bénéficier, un droit qui constitue l’un des piliers de notre démocratie. Nous demandons, en revanche, que la lumière ne soit pas braquée sur les agresseurs mais sur les trop nombreux décès de femmes qu’ils provoquent. Cette mécanique peut être enrayée si notre société décide de ne plus la tolérer. Nous ne la tolérons plus : Bertrand Cantat a tué et cette réalité doit déranger !

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