Actualités

Interpellez « Plus Belle La Vie » : Non à la marchandisation du corps des femmes par la GPA

Hier soir l’émission de FR3 « Plus Belle La Vie » a traité la question de la GPA (maternité de substitution) avec le personnage de Céline. Dans les prochains épisodes, une présentation partisane de cette pratique, pourtant illégale en France, est à craindre. 

Dans une lettre adressée à la production, la Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité de Substitution informe sur la réalité de cette pratique : un système d’exploitation et d’instrumentalisation du corps des femmes et des enfants. Cette réalité est bien loin de la vision idyllique qui en est présentée à partir de cas individuels enjolivés. La CIAMS appelle la production à ne pas verser dans la promotion de ce système d’exploitation mondialisé.

Osez le Féminisme ! soutient cette initiative et appelle tou.te.s ses militant.e.s à adresser aussi ce courriel ci-dessous à la production de l’émission pblv.plusbellelavie@gmail.com
Mesdames, messieurs,

La série télévisée « Plus belle la vie », diffusée sur FR3, présente les questions sociales auxquelles notre société est confrontée, le plus souvent avec nuance, perspicacité, hauteur de vue et une fine connaissance des sujets.

Vous venez de traiter de la question de la GPA (maternité de substitution) avec le personnage de Céline. Les indiscrétions sur les épisodes à venir nous inquiètent et nous font craindre une présentation partisane de la question.

« Dans cet épisode 3847 de Plus Belle La Vie, Céline qui a été démasquée par Vincent va lui confier le secret de sa fausse grossesse. En effet, Céline porte un faux ventre pour faire croire qu’elle est enceinte car elle a eu recours à la GPA (gestation pour autrui) et cela est interdit en France. Elle a fait appel à une mère porteuse qui porte l’enfant issu des ovocytes de Céline et du sperme d’un donneur anonyme. »

Vous devez avoir conscience que, si la GPA (maternité de substitution) est interdite en France comme dans bon nombre de pays européens, le recours à la GPA transnationale met en échec toutes les législations nationales qui ont été mises en place pour protéger les femmes de cette pratique qui porte atteinte à la dignité des femmes et des enfants. Il ne peut y avoir deux poids, deux mesures. Si la GPA porte atteinte à l’intégrité et à la dignité des personnes en France, en Italie, en Allemagne, en Espagne, elle porte atteinte à la dignité de toutes les personnes qui sont amenées à la pratiquer, ailleurs dans le monde.

Loin de n’être qu’un geste individuel, cette pratique sociale est mise en œuvre par des entreprises de reproduction humaine, dans un système organisé de production, incluant des laboratoires, médecins, avocats, agences etc. Ce système a besoin de femmes en tant que moyens de production de sorte que la grossesse et l’accouchement deviennent des processus fonctionnels dotés d’une valeur d’usage et d’une valeur marchande et s’inscrivent dans le cadre de la globalisation des marchés du corps humain.

Là où aucune loi ne le protège, le corps des femmes est requis comme ressource pour l’industrie et les marchés de la reproduction. Certaines femmes consentent à s’engager dans un contrat qui aliène leur santé, leur vie et leur personne, sous des pressions multiples : rapports de domination familiaux, sexistes, économiques, géopolitiques.

Enfin, la maternité de substitution fait de l’enfant un produit avec valeur d’échange, de sorte que la distinction entre la personne et la chose s’en trouve annulée. Le respect du corps humain et l’égalité entre les femmes et les hommes doivent prévaloir sur les intérêts particuliers.

La Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité de Substitution, à la quelle je m’associe aujourd’hui, rassemble des forces féministes et en faveur des droits humains pour informer sur la réalité de cette pratique : un système d’exploitation et d’instrumentalisation du corps des femmes et des enfants. Cette réalité est bien loin de la vision idyllique qui en est présentée à partir de cas individuels enjolivés.

J’espère que vous saurez, comme pour toutes les questions que vous avez abordées jusqu’à présent, traiter cette question avec justesse, sans verser dans la promotion bien-pensante de ce système d’exploitation mondialisé qui se développe sous forme de tourisme reproductif.

Je vous prie d’agréer, mesdames et messieurs, mes salutations les meilleures.