Le procès de Julie, un moment crucial pour toutes les victimes de viols pédocriminels

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Julie, mineure violée par 20 pompiers de Paris, s’est présentée aujourd’hui avec un courage inouï devant la Cour d’appel de Versailles. Retour sur une affaire judiciaire insupportable : une enfant victime de viols pédocriminels, face à une machine judiciaire patriarcale qui a protégé les criminels depuis le début.

Pour rappel, le 24 juillet 2019, après 9 ans d’instruction, le juge en charge de l’affaire de Julie a pris la décision de requalifier les multiples viols collectifs dont Julie avait été victime de l’âge de 13 ans à l’âge de 15 ans, en une simple « atteinte sexuelle ». Une minimisation scandaleuse des crimes et tortures infligées à l’enfant qu’elle était. Fait tristement banal en patriarcat, rappelons que 80% des viols sont encore correctionnalisés au lieu d’être jugés en Cour d’Assises. Dix sept des agresseurs, tous pompiers de Paris, avaient même cyniquement reconnu a minima avoir eu des « relations sexuelles » avec Julie, mais malgré ces aveux, le procureur suivi du juge d’instruction ont refusé de les mettre en examen. Une violence misogyne supplémentaire pour la victime et sa famille.

Julie, épaulée par ses proches, ses avocats et trois associations (Enfance et partage, Innocence en danger, Acpe), ont fait appel de cette décision inique auprès de la chambre d’instruction. Aujourd’hui, jeudi 24 septembre, avait lieu l’audience en appel pour que les actes de barbarie subis par Julie soient reconnus pour ce qu’ils sont : des viols collectifs avec violences sur personne vulnérable commis par des personnes dépositaires de l’autorité.

Ainsi, depuis presque 10 ans, la justice n’a eu de cesse d’accabler Julie, qui s’est vue honteusement diffamée, au point qu’elle a tenté plusieurs fois de mettre fin à ses jours. Le combat de Julie est celui de toutes les victimes de viol en France, si Julie est aujourd’hui handicapée à 80% suite à plusieurs tentatives de suicides, la façon dont son affaire a été menée par les tribunaux y est pour beaucoup.

Des militantes féministes, les FEMEN, les Grenades, Osez le Féminisme ! étaient là nombreuses pour soutenir Julie, et ont fait irruption dans la cour du tribunal pour crier leur colère quand elles ont appris que le procureur avait plaidé la déqualification en “atteinte sexuelle”. Le verdict sera rendu le 12 novembre. 

La justice s’honorerait d’un verdict qui rende enfin à Julie ce qu’elle n’a pour l’instant pas fait : reconnaître ses droits à avoir un procès en Cour d’Assises. 

Osez le Féminisme ! se tient aux côtés de Julie et de ses proches dans ce combat, et réaffirme l’urgence de mettre fin aux correctionnalisations des viols, et l’urgence de mettre en place un seuil légal d’âge en dessous duquel toute pénétration sexuelle sera jugée comme un viol. 

Nous serons encore là le 12 novembre pour soutenir Julie !