Avortement – nouveau recul en Espagne

Le Sénat espagnol a voté mercredi 9 septembre une réforme de la loi sur l’avortement qui réduit l’accès à l’avortement pour les mineures, en rendant l’accord parental obligatoire. Osez le Féminisme ! s’indigne de ce recul des droits des femmes et apporte tout son soutien aux femmes espagnoles qui se battent pour préserver le libre accès à l’avortement.

Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy mène un combat contre les droits des femmes, en s’attaquant au premier d’entre eux : le droit à disposer de son corps. En décembre 2013, un avant-projet de loi porté par le ministre de la Justice Alberto Ruiz-Gallardón prévoyait l’interdiction pure et simple des IVG, sauf en cas de viol ou de danger pour la santé physique et psychique de la mère.

Grâce à une mobilisation massive et internationale, à laquelle Osez le Féminisme ! avait participé, le projet de loi a été retiré en septembre 2014. Si les conditions d’accès pour les femmes majeures ont pu être préservées (IVG autorisée jusqu’à 14 semaines de grossesse, 22 en cas de malformation du fœtus), les droits des mineures espagnoles se trouvent gravement atteints par cette obligation d’obtenir l’accord parental pour avorter.

Pour obtenir un accord parental, les jeunes femmes doivent révéler à leurs parents leur vie sexuelle, alors même que cela relève de leur vie privée. Si ces jeunes femmes ont des parents anti-choix, leur propre choix d’avorter sera bafoué. Osez le féminisme ! rappelle que derrière cette restriction, se cache une condamnation morale de la sexualité : une femme qui tombe enceinte accidentellement est une femme qui a eu des relations sexuelles, et a donc fauté aux yeux des réactionnaires.

Interdire d’avorter tue. 47 000 femmes décèdent chaque année des suites d’un avortement clandestin. Même en Europe, le droit à l’IVG n’est pas garanti : l’Irlande et Malte l’interdisent, et des offensives conservatrices sont à l’œuvre pour le limiter, en Pologne, en Espagne ou tout récemment au Portugal.
Afin que l’Union européenne soit exemplaire dans ce domaine, Osez le Féminisme ! demande à ce que le droit d’avorter soit inscrit à la Charte des droits fondamentaux. Nous continuerons sans relâche à nous mobiliser, comme lors de la campagne internationale « My body is mine » ou de la campagne « Bougez pour l’IVG » lancée à l’occasion des 40 ans de la loi Veil, afin de garantir un avortement sûr et légal en Europe.

www.bougezpourlivg.fr