Depuis le début des affaires dites « Pascal OP » et « Jacquie et Michel », plus de 50 victimes de l’industrie pornographique ont pris la parole et témoigné devant la justice. Nous tenons tout d’abord à saluer leur immense force et leur immense courage, malgré les menaces et intimidations. Osez le Féminisme !, Les Effronté-es et le Mouvement du Nid , qui les accompagnent depuis 2020, savent à quel point c’est difficile. Nous pensons également à toutes les victimes qui n’ont pas la possibilité de parler, pour certaines, parce que cette industrie les a tuées. Plusieurs informations judiciaires sont ouvertes, tant au niveau du Parquet de Paris qu’ailleurs en France, et déjà 15 producteurs sont mis en examen pour viols aggravés, proxénétisme aggravé, traite des êtres humains, acte de torture et de barbarie.
Ces procédures judiciaires révèlent au grand jour la barbarie, la violence, la haine sexiste et raciste de l’industrie pornographique française. Elles mettent à jour également l’existence de véritables réseaux de recrutement, de « partage », d’ « échange », de traite de femmes et de prostitution. Il s’agit d’un petit milieu où personne n’ignorait les pratiques illégales qui s’étalent au grand jour (manipulations, violences, viols, racisme, haine sexiste). Ces procédures judiciaires frappent en plein cœur de cette industrie proxénète à grande échelle et mettent un terme à l’incompréhensible impunité des pornocrates.
Plus personne ne peut parler d’art ou de cinéma, sauf à participer activement à l’invisibilisation des violences pornocriminelles. Ce n’est pas de la fiction. Les violences sexuelles, la torture, la haine sont réelles, les survivantes qui témoignent aussi sont réelles !
Ces procédures obligent aussi la société à porter un regard critique sur le produit de cette industrie : L’immense majorité des images et des discours véhiculés par les films en question sont haineux, terriblement violents, misogynes, racistes, classistes et réduisent l’humain à sa seule dimension sexuelle. En cela, toute cette industrie n’est que l’expression de la haine, de la haine des femmes et de la haine de l’autre
Le produit de cette industrie est accessible à tous de façon illimitée et gratuite, représente 25% de la data internet, est visionné des millions de fois chaque minute à travers le monde, propage et renforce la culture du viol, traumatise le public qui la regarde, pas uniquement les enfants. Il rapporte des milliards d’euros à une industrie criminelle en col blanc qui organise sa respectabilité, comme toutes les industries criminelles, et qui s’octroie le droit de piller l’imaginaire sexuel des jeunes et le censurer par des images sidérantes de violences sexuelles et de haine.
La pornographie est une atteinte à la liberté sexuelle, et au droit à l’autodétermination, car elle génère une norme sexuelle qui s’impose à tou.tes en raison de son omniprésence : la violence, la haine, la cruauté. Cette propagande de viol, cet instrument d’oppression symbolique, puissant et sans bornes, représente un danger pour toutes les femmes mais aussi pour toute la société et les valeurs humanistes consacrées par le droit.
La pornographie, alimente le pire de la culture du viol, et a des conséquences sur nous tous et toutes, elle forge les humains de demain, leur rapport au monde et aux autres…elle prépare un ordre moral où la liberté signifie la surenchère du sadisme. Il est urgent de réagir. Ce combat est le préalable indispensable à l’éradication de tous les systèmes de haine et de domination : sexiste, raciste, pédocriminel et classiste.