Osez le Féminisme signale au procureur une exhibition sexuelle en public lors d’un concert de Patrick Sébastien
Comme le révèle l’enquête de Mediapart, le 22 juillet dernier, lors d’un concert public dans un camping présenté comme familial au Cap d’Agde, Patrick Sébastien a perpétré, visiblement hilare, le spectacle d’une fellation sur scène devant un public comprenant des enfants. La scène a été filmée, largement diffusée, et confirmée par plusieurs témoins.
L’exhibition sexuelle est une violence sexuelle
Osez le Féminisme adresse un signalement au procureur de la République de Béziers et sollicite l’ouverture d’une enquête préliminaire dès lors qu’il ressort d’indices concordants que plusieurs individus se sont rendus coupables du délit d’exhibition sexuelle. L’exhibition sexuelle, réelle ou simulée, imposée à la vue d’autrui dans un lieu accessible au public constitue une infraction pénale (article 222-32 du code pénal), d’autant plus grave lorsqu’elle est commise en présence de mineur·es. Nous appelons à ce que toute la lumière soit faite sur les faits. Aucune notoriété ne justifie l’impunité.
Le sexisme en spectacle
Avant même cet acte sexuel public, Patrick Sébastien s’est livré à un déballage verbal sexiste avec des déclarations comme « Applaudissez mes petites sardines bien dodues ! » ou encore « Putain, y’a de la matière ce soir ! », alors qu’il avait invité sur scène des femmes, avec cette consigne : « Je veux que des filles ».
Ce type de « spectacle » n’a rien d’anodin. Il s’inscrit dans une tradition de comportements sexistes sous couvert d’humour, où les femmes sont objectifiées, systématiquement ramenées à la sexualité et conditionnées à se percevoir comme « libérées » uniquement en sur-performant les scripts de misogynie sexualisée qui les déshumanisent. C’est une démonstration crue de sexisme ordinaire, de culture du viol et de pornification de l’espace public où une fellation imposée aux regards de tous devient un gag de plus.
Cette scène n’a suscité ni interruption du concert, ni condamnation immédiate. Elle témoigne d’une tolérance sociale inquiétante : celle qui banalise les violences sexuelles dès lors qu’elles sont considérées comme de « l’humour potache ».
