La revue de presse de mai – juin 2021 d’Osez le Féminisme !
Manifestations du 1er mai
Le 1er mai, les féministes ont rejoint les manifestations pour dénoncer les discriminations dont les femmes sont encore victimes dans le monde du travail.
En effet, parmi les nombreuses discriminations dont elles font l’objet, nous pouvons citer l’inégalité salariale, après la naissance d’un enfant, ce sont encore majoritairement les femmes qui mettent leur carrière entre parenthèse et ce sont elles aussi qui restent les plus représentées dans les emplois précaires.
Nous en avons parlé ici et nous avons aussi publié un communiqué de presse !
Le congé menstruel, une fausse bonne idée.
En janvier dernier, une entreprise montpelliéraine a mis en place un congé menstruel facultatif pour permettre aux femmes de ne pas travailler pendant une journée lorsqu’elles ont des règles douloureuses.
Nous alertons ici, ici et là sur les limites, les dérives et les nouvelles discriminations que ce congé entraînera certainement contre les femmes.
Nos porte-paroles Fabienne El-Khoury et Widad Hamri expliquaient ainsi que si les femmes ont plus de congé que les hommes, les employeurs iront naturellement plus facilement embaucher des hommes que des femmes. Ainsi, il serait plus pertinent de chercher des solutions pour que les règles des femmes soient moins douloureuses et que la médecine cesse de banaliser la douleur chez les femmes. L’endométriose prend en moyenne 7 ans avant d’être diagnostiquée tant la douleur chez les femmes est banalisée et justifiée par les hommes.
Au 1er juillet 2021, déjà 57 féminicides en France
Le 4 mai, Chahinez est morte, brûlée vive en pleine rue par son ex-conjoint.
Cet homme avait déjà été condamné pour violences conjugales en 2020 a seulement 18 mois de prison dont 9 avec sursis. Malgré cette condamnation, il était en possession d’une arme à feu avec laquelle il a tiré dans les jambes de Chahinez avant de l’asperger d’essence pour la brûler ensuite.
Céline Piques, porte-parole d’Osez le Féminisme !, a dénoncé sur les plateaux télés les nombreux dysfonctionnements de la justice qui ont été incapables d’empêcher ce féminicide, alors même que la victime avait porté plainte. Nos propos ont été repris ici, ici, là et là.
À ce jour, nous déplorons 57 féminicides sur l’année 2021, nous avons réagi à celui de Bernadette, de Stéphanie ainsi qu’à la tentative de féminicide à Metz, pour lequel les militantes d’Osez le Féminisme 57 ont participé à une marche silencieuse en soutien à la victime messine et pour demander à l’État d’enfin prendre des mesures pour protéger les femmes qui continuent de mourir tous les 3 jours sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint.
Elles ont fait part de leur colère ici et là.
Les militantes d’Osez le Féminisme 34 ! ont mené une action pour rendre femmage aux femmes victimes de féminicides de l’année 2021.
Ainsi, elles ont déposé sur la Place des Martyrs de la Résistance 49 paires de chaussures, en mémoire aux 49 femmes mortes jusqu’alors en 2021 de violences masculines.
On en a parlé ici !
Les militantes d’Osez le Féminisme 76 !, quant à elles, sont à l’initiative d’un collage en femmage à Karine, la 51ème femme victime de féminicide en 2021.
Nous en avons parlé ici et nous avons publié un communiqué de presse.
Ni oubli ni pardon !
6 mesures contre les féminicides annoncés par le gouvernement
Le gouvernement a annoncé 6 mesures pour lutter contre les féminicides.
Nous nous sommes positionnées sur ces mesures ici et là ! Notre porte-parole Fabienne El-Khoury dénonce des « mesurettes insuffisantes ». En effet, pour imaginer pouvoir réellement lutter contre les féminicides, le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes a estimé qu’il faudrait que le gouvernement débloque 1 Milliard d’euros pour pouvoir faire descendre le nombre de féminicide à zéro.
Pour le moment, les 6 nouvelles mesures que le gouvernement a proposé sont des solutions qui existent déjà, mais qui sont effectivement mal appliquées. Ces mesures prévoient notamment une augmentation du nombre de bracelets anti-rapprochement, pour le moment que très très peu distribués, le retrait des armes aux hommes violents ou encore une augmentation du nombre de Téléphone Grave Danger.
Mais nous réclamons de nombreuses autres mesures : « 2 000 places d’hébergement par jour, il faut aussi de meilleures formations et un·e intervenant·e au commissariat dédié·e aux violences conjugales et formé·e sur le sujet », et surtout plus de moyens, qui semblent pour le moment insuffisant pour pouvoir ne serait-ce qu’appliquer les mesures que le gouvernement a annoncé.
L’écriture inclusive
Le débat sur l’écriture inclusive a été relancé après que Jean-Michel Blanquer ait interdit dans une circulaire le point médian mais ait toutefois réglementé la féminisation des titres et des fonctions.
Céline Piques s’est exprimée sur RTL notamment pour préciser que l’écriture inclusive ne se limitait pas seulement au point médian mais qu’il n’en ai qu’un aspect. Ainsi, il est primordial de ne pas limiter ce large débat à celui-ci. L’écriture inclusive est importante pour cesser de constamment écarter les filles et les femmes, en leur expliquant que « le masculin l’emporte sur le féminin ».
Le droit de légitime défense refusé aux femmes
Nous sommes signataires de la lettre ouverte écrite par Médiapart adressée au ministre de la Justice et à la procureuse générale de la Cour d’appel de Lyon, Sylvie Moisson, nous dénonçons avec de nombreuses autres associations et militantes féministes le refus bien trop récurrent du droit à la légitime défense aux femmes.
En effet, Annaelle P, une femme victime du système prostitueur, subissait un viol par un client avec un sextoy. Pour se défendre, elle lui a porté plusieurs coups de couteaux qui ont entraîné la mort du violeur.
Il s’agissait donc clairement de légitime défense, qui a pourtant été refusée à Annaëlle qui a été condamnée dans la nuit du mercredi 5 au jeudi 6 mai à une peine de 10 ans de prison.
De plus, les propos tenus par l’avocat général tout au long du procès était absolument insoutenables. Il a été jusqu’à remettre en question le viol qu’Annaelle a subi sous prétexte qu’elle aurait fait « l’amour trois jours après ». De tels propos montrent une méconnaissance totale des questions de viols et d’agressions sexuelles.
Nous avons écrit un communiqué de presse sur le sujet.
Gisèle Halimi au Panthéon !
Toute sa vie, Gisèle Halimi a lutté contre les injustices ! Décédée le 28 juillet dernier, son héritage en faveur de l’égalité est immense.
Elle s’est battue pour le droit des femmes et a notamment œuvré pour la dépénalisation de l’avortement en 1975 et la criminalisation du viol en 1980.
Elle s’est aussi illustrée dans son combat pour la décolonisation et pour défendre l’État de droit ! Elle a dénoncé les tortures perpétrées par les soldats français en Algérie et a défendu Djamila Boupacha, arrêtée illégalement sous prétexte qu’elle aurait été en train de préparer un attentat. Elle a été détenue illégalement, violée, torturée. C’est cette torture que Gisèle Halimi voulait dénoncer !
Et pourtant, l’entré au Panthéon pourrait lui être refusée, car elle ne ferait pas consensus à cause de son engagement en faveur de la décolonisation pendant la guerre d’Algérie et contre la torture !
Emmanuel Macron avait lui-même dénoncé la colonisation de l’Algérie comme étant un crime contre l’humanité et avait fait de la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes la « grande cause de son quinquennat ».
Gisèle Halimi incarne ces combats, elle est une héroïne féministe et a toute sa place au Panthéon !
On en a parlé ici, ici, là et là aussi !
George Tron demissionne mais reste au conseil municipal…
Après avoir été condamné pour viol et agression sexuelle à 5 ans de prison dont 3 ans ferme, et ce, après 10 longues années de procédure, Georges Tron a fini par démissionner de ses fonctions de maire de Draveil.
Cependant, pendant plusieurs mois, depuis sa cellule, il a continué d’exercer ses fonctions et d’envoyer ses directives au Conseil municipal, considérant son emprisonnement pour viol comme un simple « empêchement ».
Nous nous sommes levées avec d’autres associations luttant contre les violences faites au travail. Nous avons adressé un courrier au gouvernement en mars pour que ce criminel soit révoqué de toute fonction au sein de la municipalité. Nous avons également lancé une pétition, signée par plus de 35 000 personnes.
Pourtant, le gouvernement est resté complètement inactif face à la situation.
Georges Tron a finalement démissionné de ses fonctions de maire, mais il a pu désigner lui-même son successeur, M. Privat, qui respectera la moindre demande de Monsieur Tron. Mais surtout, il reste de cette manière conseiller municipal et conserve toute son emprise sur la mairie.
Malgré cela, nous nous réjouissons tout de même de sa démission. Comme le soulignait notre porte-parole Ursula Le Menn dans Libération, cette démission montre « une fissure dans le mur de l’impunité » !
Fabienne El-Khoury, également porte-parole d’Osez le Féminisme ! parle d’une victoire amère, avec une démission tardive.
Nous en avons parlé ici, ici et là !
Nous avons également écrit un communiqué de presse sur sa démission !
Victoire pour les femmes de chambre de l’Ibis des Batignolles.
Les salariées de l’Ibis des Batignolles luttaient depuis plus de 22 mois pour une diminution des cadences, une revalorisation de leur salaire et le paiement de leurs heures supplémentaires. Elles souhaitaient également leur intégration au groupe Accor leur permettant ainsi un statut plus protecteur que leur contrat précaire.
Bien que toutes leurs revendications n’aient pas été acceptées, elles ont acquis une amélioration de leurs conditions de travail et une revalorisation de leur salaire ! Les cadences ont elles aussi été diminuées de 20 %.
Une victoire bien méritée ! On en a parlé ici.
Tribune : La lutte contre les violences faites aux femmes vaut plus qu’un symbole.
Nous sommes signataires de la Tribune de Libération dans laquelle nous déplorons la position minimaliste du gouvernement sur les violences et le harcèlement dans le monde du travail.
Le mercredi 2 juin, le gouvernement discutait d’un projet de loi de ratification de la convention de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) contre les violences et le harcèlement dans le monde du travail.
Sauf que force est de constater que le gouvernement se contente de ratifier à minima et refuse de faire évoluer la loi pour y intégrer les recommandations de l’OIT qui pointent la nécessité d’accorder une attention particulière aux facteurs de risques exposant à la violence, comme le travail isolé, de nuit et aux personnes en situation de vulnérabilité.
Nancy, des distributeurs de protections hygiéniques installés.
En collaboration avec Dignité à nos trousses, Osez le Féminisme 54 ! a porté ce projet d’ouverture de distributeurs de protections hygiéniques bio, afin de lutter contre la précarité menstruelle.
On en a parlé ici !
Les plaintes se multiplient contre PPDA.
Les plaintes contre Patrick Poivre D’Arvor, l’accusant de viols, d’agressions sexuelles et/ou de harcèlements, se sont multipliées ces dernières semaines. En tout, ce sont une vingtaine de femmes qui ont témoigné contre PPDA.
Pourtant, l’ancien présentateur du 20h a échappé à toute poursuite judiciaire.
En effet, soit les faits étaient prescrits, soit les preuves n’étaient pas suffisantes aux yeux de la justice pour condamner PPDA.
Sur le plateau de BFM TV, notre porte-parole Ursula Le Menn explique les raisons qui peuvent mener, dans ce type de situation, les femmes à ne pas porter plainte pendant autant d’années. En effet, porter plainte contre un homme aussi puissant relève du parcours de la combattante. Les femmes ne sont pas crues et systématiquement accusées d’être à la recherche de notoriété.
Nous dénonçons également un « système PPDA », dans lequel tout le monde savait, mais ne faisait rien pour défendre les femmes d’un potentiel prédateur.
PMA pour toutes !
La loi bioéthique, après des années de luttes de la part des associations féministes, a enfin été adoptée à l’Assemblée nationale !
Jusqu’alors, la PMA était réservée aux couples hétérosexuels souffrant d’infertilité.
Nous avons toujours lutté contre cette discrimination et pour que la PMA soit accessible à toutes les femmes, seules et/ou lesbiennes.
Nous en avons parlé là et nous avons également écrit un communiqué de presse sur le sujet !
Village féministe à La Rochelle !
Les militantes d’Osez le Féminisme 17, en coopération avec le CAS (Collectif Action Solidaire), ont organisé pour la seconde fois le village féministe qui s’est tenu le samedi 19 juin.
Il a pour but de promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes ! Pour cela, elles avaient mis en place différents ateliers afin de débattre sur le sujet, une expo photos ou encore des chants. On en a parlé ici et là.
Procès de Valérie Bacot.
Valérie Bacot était jugée en juin pour avoir tué son beau père, qui était ensuite devenu son mari.
Depuis qu’elle avait 12 ans, Valérie était violée par cet homme, prostituée, frappé, insultée par son beau-père, et toutes ces violences ont duré plus de 20 ans.
Daniel Polette, le tortionnaire de Valérie, avait été en prison il y a plusieurs années pour l’avoir violée. C’était la soeur de celui-ci qui l’avait dénoncé à la police. Il est sorti quelques mois plus tard pour se réinstaller dans le domicile familial, avec Valérie. Les viols ont alors repris et n’ont jamais cessé. Il finira par l’épouser et avoir des enfants avec elle issus de ces viols.
Valérie Bacot a supporté les coups, les viols, la prostitution pendant 20 ans. Ces enfants avaient essayé de le dénoncer à la police mais celle-ci n’a pas protégé Valérie Bacot.
C’est quand Daniel Polette a voulu prostituer leur fille que Valérie Bacot l’a tué.
Notre porte-parole Fabienne El-Khoury en a parlé sur le plateau de BFM TV. Nous y dénonçons la faute lourde de l’Etat qui n’a jamais protégé Valérie et c’est pour cette raison que nous demandions l’acquittement de Valérie Bacot. Celle-ci a finalement été reconnue coupable à l’issue du procès mais le syndrome de la femme battue a été reconnu, une première en France. Elle ne retournera pas en prison ! #LibertépourValérie.